Je prends ma plume avec action de grâce, me remémorant les 11 années écoulées au sein du bureau d’études, dans lequel je travaille depuis le 1er février 2000. Petit retour en arrière.

Fin juin 1998, je terminais mon stage de fin d’études d’ingénieur à Lyon, où j’avais passé 6 mois. Je sortais donc de mon école, diplôme en poche, pleine d’espoir pour ma recherche d’emploi. Axe de recherche : matériaux organiques, plastiques, papiers, cartons, composites et autres… Poste d’ingénieur études ou recherche, ou qualité, ou quelque chose de semblable. Peu importait. La plupart des entreprises de ce secteur se situant dans l’Ain, je pris la résolution de rester sur Lyon et de chercher du travail par là-bas. Tous les dimanches soirs, je me fixais le planning de la semaine : ANPE, APEC, etc… J’étais loin d’imaginer que ma recherche d’emploi allait durer un an et demi !

La paroisse dont je faisais partie était animée par la Communauté de l’Emmanuel. Que de grâces reçues ! J’avais confié mon premier travail à St Joseph et j’avais écrit une lettre toute particulière à son intention. Qui dit St Joseph, dit charpentier, et qui dit charpentier, dit nécessité d’avoir beaucoup de données et d’informations pour mener à bien son projet. J’ai donc mis beaucoup de détails dans ma lettre quant au poste que je rêvais de trouver : localité, taille, santé et renommée de l’entreprise, domaine, collègues, etc…

Les mois passaient. Toujours rien. Le Seigneur me donnait des Paroles de consolation, d’encouragement, d’espérance :  » L’homme patient tient bon jusqu’à son heure mais à la fin, sa joie éclate.  » (Ecclésiastique 1, 23),  » Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui et votre récompense ne saurait faillir.  » (Ecclésiastique 2, 7-9), et tant d’autres, mais toujours rien de concret. Je faisais souvent des neuvaines à Saint Joseph, lui demandant s’il n’avait pas oublié mon « dossier » dans un placard… Après chaque neuvaine, j’avais un entretien d’embauche. J’ai sillonné la France de haut en bas et d’est en ouest… presque toutes les régions de France y sont passées. Souvent les postes ne m’intéressaient pas trop. Il y avait toujours quelque chose qui ne correspondait pas à mon attente. Mais je me disais que si St Joseph se donnait la peine de me trouver des entretiens d’embauche, la moindre des choses était d’y aller.

En janvier 2000, j’en suis arrivée à dire au Seigneur que si je n’avais pas bientôt du travail, je laisserais tout tomber. Tant pis pour toutes ces années d’études passées : je prendrai n’importe quel travail. Et dans la foulée, je reçus :  » Avant d’être en travail, elle a enfanté (…) Peut-on mettre au monde un pays en un jour ? Qui a jamais vu chose pareille ? Réjouissez-vous avec elle, exultez en elle vous tous qui l’aimez, soyez dans l’allégresse !  » (Isaïe 66, 7 et suivants). Du jour au lendemain ?

Vendredi 21 janvier, une agence de Nancy m’appelle et m’explique en quelques mots en quoi consiste la mission.  » Est-ce que ça vous intéresse ?  » En Alsace, dans les matériaux métalliques… je n’étais guère enchantée mais la Parole du Seigneur ne pouvait que me rendre à l’évidence : du jour au lendemain, si tu le veux. L’agence me conviait à un entretien le matin du jeudi 27 janvier, et si tout se passait bien, on irait faire un tour l’après-midi dans l’entreprise dans laquelle je serais amenée à travailler. Mais la veille encore de l’entretien, je me demandais si je m’y rendrais parce que la métallurgie, bien que faisant partie de notre cursus scolaire, ne m’intéressait pas vraiment. Je résolus d’y aller quand même, ayant déjà pris le billet du retour pour l’après-midi afin d’arriver à l’heure au groupe de prière à Lyon,  » Ils se rendront bien compte que ce n’est pas mon domaine « , me disais-je,  » je n’aurai pas besoin d’aller visiter l’entreprise en question.  »

Le jour J, rien ne se déroula comme je le pensais : pas de questions pièges et pas vraiment d’entretien d’embauche non plus. On ne me posa même pas la question si je voulais aller voir l’entreprise : on m’y emmena tout naturellement dans la foulée. Je ne pouvais plus faire marche arrière et dire que je voulais partir. Je me laissais conduire. L’après-midi nous avons rencontré un responsable : 15 minutes d’entretien après lesquelles on me disait :  » Si c’est ok, on vous appelle demain matin « . Je reprenais mon train pour Lyon, j’ai bien sûr raté le groupe de prière et me demandais ce qui allait bien pouvoir encore arriver après ce curieux rendez-vous.

Vendredi matin 9h30 :  » Si vous êtes toujours d’accord, vous pouvez commencer lundi.  » Je ne pouvais que dire « oui ».

Béni es-Tu, Seigneur, pour ta Parole qui est de toujours à toujours. Tout ce que Tu dis, tu le fais. Tout ce que Tu promets, Tu le mènes à son accomplissement. Gloire à Toi !