La veillée de louange du 04 juin 2014 m’a sortie d’une tristesse accablante, écrasante.

Ce soir-là, un frère reçut une parole de sagesse dans son cœur : « Le Seigneur nous invite à élever nos cœurs et nos âmes vers Lui, et non pas nos pensées. »

Combien de fois mes pensées prennent le dessus et emprisonnent mon âme et mon cœur dans un carcan oppressant ?

À ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait impérativement que je dépose mes pensées au pied de la croix afin que Jésus puisse les régénérer, les transformer.

Au cours de la veillée, d’autres pensées me sont venues, des pensées de miséricorde, d’amour, de compassion envers mon prochain : « celui » que j’ai jugé hâtivement, « celui » que j’oublie de visiter, « celui » que j’oublie d’aimer.

La vie est faite de chagrins, mais la vie continue quand même. Même celui ou celle qui a disparu de nos vies aimerait nous savoir debout et vivant. Et avec une délicatesse infinie, Jésus m’a aidée à commencer à ressentir les événements autrement.

Je ne parle pas d’un changement radical, non, mais d’une sorte de métamorphose intérieure qui se fera lentement, et avec l’aide de Dieu et aussi de ma volonté, de mon choix pleinement consenti.

Oh ! La ! La ! Combien je suis fragile, et là-dessus il y eut une nouvelle consolation : nous prîmes un chant intitulé « CE QUE DIEU A CHOISI », et dont les paroles du refrain sont les suivantes : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. » (cf. 1 Corinthiens 1, 27). Ce chant a été une sorte de révélation. En effet, notre voisin avait fait un barbecue avec tous ses voisins sauf nous, sans nous inviter : encore une souffrance que je traînais honteusement, mais ce n’est pas grave, car « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. »

Oui, nous avons nos maladies, mon mari souffre d’une maladie évolutive, c’est humainement « affreux » ; nous sommes parfois rejetés comme des pestiférés, mais Dieu a bien choisi : « ce qu’il y a de faible dans le monde. » Alors ? De qui aurions-nous crainte ?

Et Jésus a bien dit : « Je vous ai dit tout cela pour que vous ayez la paix en restant unis à moi. Vous aurez à souffrir dans le monde. Mais courage ! J’ai vaincu le monde ! » (cf. Jean 1, 33)

« Heureux êtes-vous quand vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c’est bien ainsi qu’on a persécuté les prophètes, vos devanciers. » (cf. Matthieu 5, 11-12)

Suivit un chant en langues qui me pénétra en profondeur, m’éleva et pacifia mon âme. Merci à tous ceux qui chantèrent à ce moment-là. Merci en particulier au frère assis derrière moi ce soir-là : que ce fut beau !

Puis, il y eut une autre parole de sagesse : « C’est toi, mon enfant que J’ai choisi, Je t’ai choisi justement parce que tu es pauvre, petit et fragile ; c’est toi que J’ai choisi pour t’envoyer dans le monde et porter Mon Feu, le Feu de Mon Amour : ne doute pas, c’est toi que J’ai choisi ! Voici que Je touche ton cœur, il devient tout brûlant, c’est pour toi le signe que c’est toi que J’ai choisi.

Cette motion me toucha profondément. Je l’accueillis ce soir-là. Quelle consolation de se sentir « choisie » : Seigneur, me voici pauvre et fragile, petite, merci de m’avoir choisie.

Et pour la première fois depuis le 13 avril, je suis retournée à l’Église pour la messe de la Pentecôte.

Merci mon Dieu, merci chers frères et sœurs en Christ.